Cavalcanti:
Le metteur en scène
KORTE SAMENVATTING:
Cavalcanti wijst in zijn artikel op het onderscheid tusschen de werkzaamheden van den regisseur bij het tooneel en dien bij de film. Hij stelt vast, dat tot nog toe de ‘metteur en scène’, de man, die een film ‘in scène’ brengt, beter de ‘verwerkelijker’ van een film heet, de man, die alles doet: het scenario fabriceert, het ‘filmklaar’ maakt, den spelers leiding geeft, voor de aankleeding zorgt, zich met de publiciteit bemoeit. Hij zou naar waarheid de directeur wezen, wanneer hij ook nog de spelers engageerde.
Het is echter een dwaling te meenen, zegt Cavalcanti, dat in dezen man al die werkzaamheden vereenigd behooren te blijven; want er zijn er verscheidene bij, die door de ontwikkeling der cinematographische techniek zijn achterhaald en waarin hij dus minderwaardig wordt. Charlie Chaplin. die deze werkzaamheden wel allemaal in zich weet te vereenigen, bevestigt den regel niet als uitzondering, maar omdat zijn genie hem die verschillende begaafdheden verleent.
Maar het is ook onjuist te meenen, dat de ‘metteur en scène’ slechts een secondaire plaats behoort te blijven innemen. Hij heeft zich echter tot het ‘in scène’ brengen van de film te bepalen, het rythme van een film te verwerkelijken, de détails aan te brengen zonder dat het onderwerp er onder bedolven wordt, ‘atmosfeer’ in de film te scheppen, de spelers te bezielen. Ook hierin kan hij een persoonlijkheid wezen, wiens invloed op het werk beslissend is; hij behoeft geen genie te zijn, als hij zijn vak maar kent of, nog beter, het weet uit te oefenen. Aan een strengere preciseering zegt Cavalcanti zich nog niet te willen wagen.
Pourquoi tel film dont les vues ont été prises en Espagne (combien cher il a du coüter) à l'air d'avoir été tourné à La Garenne Bezons?
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KARL FREUND: DE MAN DIE ‘DE NIBELUNGEN’ EN ‘METROPOLIS’ OPNAM
- Pourquoi tel autre entièrement fait à Hollywood évoque si merveilleusement l'Orient? - Pourquoi cet acteur parait dans certains films si inférieur à lui-même? - Pourquoi les spectateurs s'endorment (ou s'en vont) avant le dénouement d'une si belle histoire?
- Pourquoi?
- Parceque, le metteur en scène...Il l'a hérité du théâtre cette appellation et avec elle un peu de l'anonymat que la décadence du théâtre latin lui a conféré. - Ailleurs, où le theâtre vit sur d'autres idées, on appelle les metteurs en scène: Directeurs ou Régisseurs.
Le titre importe peu, tâchons de définir ses attributions lorsqu'il s'agit de cinématographe. En France, ce n'est pas facile. Le ‘Metteur en scène’ refuse d'abord ce nom - il veut que l'on dise ‘le réalisateur’. Et il a raison.
Dans nos studios il est l'homme à tout faire - il fabrique lui-même (tant bien que mal) le découpage et (souvent) le scénario. Il s'occupe un peu de la réunion des capitaux indispensables à son film ce que l'on appelle faire une ‘combinaison’ (le nombre des réalisateurs travaillant pour des sociétés organisées est ici sensiblement inférieur à celui des soi-disant indépendants). Ensuite, il met au point la décoration parcequ'il n'y a que des exceptions qui collaborent avec les deux ou trois seuls décorateurs de cinéma dignes de ce nom. Il fait aussi un peu de publicité, parcequ'il faut bien que publicité se fausse plus ou moins...Et il dirige les acteurs, qu'il aurait du choisir mais qui pour la plupart on lui a imposé ce qui est sa vraie charge. Les prises de vues (pendant lesquelles il surveille encore éclairage etc....) une fois terminées il coupe lui-même son film.
Dans cette longue liste de travaux il ny a que deux seuls qui incombent vraiment au ‘Directeur’ et le premier lui est pour ainsi dire interdit, celui de choisir des interprêtes. Scénariste, décorateur, assistant, préposé à la surveillance des éclairages, ‘Publicity-man’ et coupeur font défaut. Sur ces cinq collaborateurs, trois devaient être presque ses égaux en valeur et en responsabilité (l'absence de l'assistant pouvant être comblée par un bon opérateur et la publicité n'étant qu'accessoire au point de vue de réalisation proprement dite),
S'il est déjà difficile de parler de son propre métier, même en généralisant, dans le cas présent, la complication devient trop forte...
La formation de ces éléments manquants mettrait à leur vraie place les réalisateurs français dont peut-être ceux qui seraient les meilleurs dans un travail divisé, organisé, rationnel sont étouffés par l'état de choses actuel, dépassés par d'autres simplement plus ‘débrouillards’ qu'eux...
Essayons de ne point préciser, et examinons le rôle du metteur en scène au point de vue international. Admettons que l'on commettrait une grave erreur en croyant qu'un réalisateur doit forcément être un scénariste, un décorateur ou un coupeur. - Il n'est donc comme ces trois autres éléments qui lui sont parallèles, qu'un des nombreux rouages dans les travaux de réalisation, qui rendent de plus en plus à être divisés à mesure que le cinématographe développe sa technique.
Charlie Chaplin, metteur en scène, acteur et scénariste, serait l'exception qui confirma la règle, si son génie ne lui octroyait pas tous les droits...Et nous savons que l'on va nous répliquer aussitôt: - Mais alors le metteur en scène selon vous devrait avoir un rôle tout à fait secondaire dans une réalisation?
- Pas du tout. Diriger les acteurs, garder le rythme d'un film, dont les scènes sont photographiées dans un ordre dicté par les seules contingences du travail, mettre les détails à leur place de façon à ne pas noyer le sujet, mais au contraire ‘l'accrocher’. Donner à un ensemble la plupart du temps disparaitre le caractère voulu, ‘l'atmosphère’! - Voilà les véritables soucis d'un Directeur.
Les grands professionnels étrangers: Cruze, Eisenstein, Lubitsch, Stroheim, Stiller,
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Griffith, C.B. de Mille, Pabst, Dreyer ne sont que ce ‘rouage’ mais de quelle admirable précision, de quelle science ne font-ils point preuve? Ni les uns ni les autres ne sont des génies, ce sont des hommes qui connaissent leur métier, et qui plus est, sont doués pour l'éxercer. Animer des acteurs, des décors, des paysages, construire par bribes tout un film plein d'émotion, quelle tâche difficile!
Aussi, autour d'eux se créent des légendes, signe encore du désordre qui règne dans les reportages, comme dans d'autre domaines cinématographiques: On dit que celui-ci improvise son travail sans découpage écrit (et la ‘préparation’ de ce travail, si minutieuse et longue, que devient-elle en ce cas?) On dit que tel autre abreuve de stupéfiants ses interprêtes ou les bat. - Que sais-je encore?
Personne cependant n'étudie sincèrement leurs oeuvres respectives, ne songe à définir leurs personnalités, malgré une surabondante littérature s'intitulant cinématographique qui rabache le mérite de nos gloires nationales, quand elle a épuisé les biographies intimes des vedettes, ou d'autres petites questions, cataloguées, mi-techniques, presque toutes sur l'avenir, un avenir qui nous fait frémir, car il sous-entend des décorations, et peut-être même je ne sais quelle académie...Les limites de cette étude nous empêchent de donner trop d'importance à leur personnalité ou du moins ce que l'on entendait jusqu'ici par ‘personnalité’ de metteur en scène. James Cruze, que j'ai exprès placé en tête de la liste précitée, ne s'est-il pas toujours éffacé, et dans chaque nouveau film, davantage, devant ses sujets, et n'est-ce pas là une des qualités les plus précieuses d'un réalisateur? - ‘Jazz’ et ‘La Caravane vers L'Ouest’...Quel respect, quelle puissance ne prouvent-ils pas chez le même homme?
- Lubitsch par contre semble au contraire donner davantage un style propre aux différents sujets auxquels il touche...
Donc ce n'est pas ia personnalité qui permet de grouper, de classer les ‘Directeurs’.
- Faut-il essayer de les diviser en ‘metteurs en scène d'ensemble’ ou en ‘metteurs en scène de vedette?’ - On l'a déjà fait, bien à tort: parceque le nombre des figurants varie ou parcequ'un directeur préfère des conflits entre peu de personnages à des remous de foule, serait-il d'une espèce différente? Lubitsch qui semble affectionner maintenant les scènes d'intimité n'a t-il pas signé ‘La Femme du Pharaon’ où les foules semblaient, pour l'époque, étonnamment vivantes?
Faut-il classer les metteurs en scène d'après leur nationalité? Cette idée découle naturellement de la division du cinématographe par Ecoles nationales, si contraire à l'esprit international qui est l'essence même du cinématographe! D'ailleurs on serait très embarassé lorsqu'il s'agirait des transplantés, de ceux qui ont assimilé, comme ce même Lubitsch en Amérique, un autre esprit que celui dans lequel ils ont débuté...
Peut-être ces difficultés viennent tout simplement du fait que pour l'instant il manque le recul nécéssaire à une étude d'ensemble...
Contentons-nous d'une définition même imparfaite.
Et tachons de préciser nos fonctions d'amener au cinématographe les collaborateurs qui nous manquent, de les former. - Nous serons moins ‘réalisateurs’ et plus ‘metteurs en scène!’ Mais, puisque les mots importent peu à ceux qui s'occupent d'images, sacrifions la beauté du titre à la richesse de nos films...
TOUT LE CINEMA QUI COMPTE N'EST QU'UNE AVANT-GARDE, PUISQUE SEUL LE PROGRÈS DU FILM PEUT NOUS INTÉRESSER RENÉ CLAIR
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RUSLAND: ‘DIE DREI DIEBE’